Treife. La fable de l'architecte
Au milieu de la nuit, dans un appartement new-yorkais sur les bords de l’Hudson, l’architecte, paralysé depuis de nombreuses années, se réveille brusquement. Incapable de se rendormir, il se remet à travailler à sa fable, l’histoire d’une vie, peut-être la sienne. Le narrateur, en l’honneur duquel sera donnée une fête le lendemain, se demande où est Marie, l’infirmière qui s’est occupée de lui pendant tant d’années, qui l’a incité à faire de chacune de ses constructions un tabernacle.
Dans ce court récit, l’écrivain américain Samuel Astrachan a mis toute la puissance de son art pour décrire cette aventure d’une vie fabuleuse en quête de l’unité originelle. « Treife » signifie impur.
63 pages.
Traduit de l’anglais par Claude Jeanneau
Photo : Claude Jeanneau
Né en 1934 à New York, dans une famille juive originaire de Russie, Samuel Astrachan publie à 22 ans un premier roman, An end to dying, qui sera salué par la critique et notamment Lionel Trilling. Il reçoit une bourse de la Rockefeller Foundation, voyage au Mexique et en Europe. Devenu professeur de littérature, il poursuit une œuvre remarquée, publiant notamment Katz-Cohen, qui met en scène la destinée de deux familles de Juifs new-yorkais. Il épouse Claude Jeanneau, sculpteur, en 1960 et vit désormais une partie de l’année en France, dans les Alpilles puis à Gordes. En 1994, les éditions le bois d’Orion ont débuté l’édition de ses livres en français, dont Malaparte à Jassy, Hôtel Sevilla. Rockaway Beach 1947, Treife… Son œuvre exigeante, grave et puissante, reste comme l’une des plus saisissantes de cette génération d’écrivains qui émergea dans les années 50 à New York. Samuel Astrachan est mort le 5 août 2012 dans le Vaucluse, où il résidait depuis plusieurs années, à l'âge de 78 ans.