Le Cantique qui est à Gabriel/le
Chant adressé à l’amour perdu dans une quête sans fin de l’unité, à laquelle concourent science hermétique et voyance, Le Cantique qui est à Gabriel/le est le long poème que Christian Gabriel/le Guez Ricord ne cessa d’écrire, puisqu’il était convenu qu’il ne serait interrompu que par la mort même. Pour sa composition, le poète invente une langue oraculaire, angélique, servie par une métrique démesurée de vingt-et-unes syllabes par vers qui maintient constante la tension de la parole et favorise la béance sur laquelle ouvre le poème. « Ce livre est un livre des morts, écrit comme dans la mort, dit le poète. La voix, ici, a la mort pour provenance, cette voix nous parvient pour accompagner le défunt dans son ultime traversée. »
Ètablie par Bernar Mialet, cette édition présente le livre tel qu’il fut défini par son auteur ; il rassemble Maison Dieu, La Tombée des Nues et Les Heures à la Nuit.
Né à Marseille en janvier 1948, Christian Gabriel/le Guez Ricord reçoit le prix Paul Valéry à l’âge de seize ans. Il se lie avec Yves Bonnefoy, Michel Deguy, Pierre Oster…, publie ses premiers textes, dessine et peint. En 1973, il est pensionnaire de la Villa Médicis, à Rome ; son séjour s’achève par une hospitalisation pour des troubles psychiques dont il souffrira de façon croissante. Il publie notamment La monnaie des morts (Fata Morgana, 1979), Maison Dieu I (Granit, 1982), L’Annoncée (Spectres familiers, 1983). Christian Gabriel/le Guez Ricord est retrouvé mort dans son appartement le 7 juin 1988.