La peinture de Josef Sima ou le sang des autres
Le peintre tchèque Josef Sima (Jaromer, Bohême orientale, 1891 - Paris 1971) qui arrive en 1921 à Paris, à l'âge de trente ans, est déjà un artiste reconnu. Membre du groupe d'avant-garde Devetsil, il rencontre André Breton et Max Ernst, mais surtout, en 1927, René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte. C'est dans son atelier, cour de Rohan au coeur de Paris, que les réunions du Grand Jeu vont se tenir, jusqu'à l'éclatement du mouvement en 1932. Josef Sima poursuivra sa fréquentation des poètes, travaillant avec Pierre Jean Jouve et plus tard René Char. Après une longue période de silence, il renouera avec la peinture en 1950, faisant de la lumière le sujet premier de son travail.
Marie-Hélène Popelard consacre une ample méditation à celui qui voulait développer une "pensée analogique, exploratrice de l'autre versant de l'être, née dans le décor ancien des maisons basses des alchimistes de Prague et qui portera pour toujours en elle la nostalgie de l'unité."
« L'extériorité qui, sous le nom de Sima, exigea de Marie-Hélène Popelard ce long travail s'est ainsi intériorisée au point de déclencher une expérience fondamentale dont ce livre est le trajet. La présence du Grand Jeu dans l'arrière-pays de ce parcours a sans doute fait jouer sa 'métaphysique expérimentale', mais qu'importe l'information quand le lecteur est enfin libéré par elle et rendu absolument libre d'aller vers la seule intime réalité. » (Bernard Noël)
Préface de Bernard Noël.