Est-ce le chemin de Bhaironghât ?
Traduit du bengali par l’auteur avec Luc Grand-Didier et Gérard Macé Avant la naissance, après la mort
Je me suis presque endormi, ou peut-être n’est-ce qu’une impression, rien de plus.
Comme si, quelque part, j’étais passé par une très grande fatigue, une très longue marche qui, arrivée à son terme, se serait changée en eau lapis-lazuli, en lac transparent, profond, au-delà de tout chemin.
Tout cela, souvenir d’une naissance passée, chant lointain résonnant à l’oreille.
Sonorité faible, indistincte, persistante, d’une mélodie qui s’était fait entendre avant la naissance et serait de retour après la mort.
Une ivresse, un assoupissement.
Echos de rires éclatants, au loin, très loin. Tintements d’une vînâ.
Je reste assis, conscient de la marche. Ou bien, restant sur place, je me suis mis en route. Sommeil ou rien qu’une sensation de sommeil. […] Le chemin de Bhaironghât, c’est celui que ne cessa de parcourir Lokenath Bhattacharya, très haut dans l’Himalaya, près des sources du Gange. Ce volume rassemble trente-huit textes du poète bengali, dont un grand nombre de poèmes écrits peu avant sa disparition.
128 pages.